Hélène Azéra
Libération
Quelques éléments bretons d'Ouf la puce respire l'oreille du monde, sous le nom de Pires, s'étaient mis sur le créneau de la musique "balkanique ta mère", bien avant que la branchouillerie parisienne y prenne goût. Rendons donc à moussaka ce qui est a moussaka.
Et maintenant que le genre démarre, Ouf la puce file ailleurs. On retrouve certes les trépignements de la rythmique slavo-albano- tsigane-dance, mais rehaussés d'emprunts au reggae, au jazz, au punk ...
Parfois, ça tourne même à cette musique de cirque, accordéon, clarinette, saxophone, violons, pour laquelle un Darius Milhaud aimait à composer. Ouf la puce, c'est d'abord une ambiance, rythme assuré et deuxième degré (au moins).
Mais il y a aussi la voix du chanteur, délibérément piteuse, dont l'émotion détonne pour débiter ces vignettes.
------------------------------------------------------------------------------------
--------------------------------------------------------------------------------------
Ouf ! La Puce
Le Grand Souffle (T)
Par Thierry Laplaud
TRAD MAGAZINE N° 67
LE GRAND SOUFFLET : ce festival d'accordéons
du monde s'époumonera en Ille
-et-Vilaine du 14 au 23 octobre. Plus de 20
concerts, une trentaine de groupes et
d'artistes du piano à bretelles, une dizaine
de villes accueillantes. Des amateurs, des
pros, des vedettes d'hier, d'aujourd'hui et de
demain. Du trad, du folk, du fusion, du
jazz, du musette, du tsigane, du classique...
de la musique qui déborde de la salle pour
aller dans les cafés. De 7 à 77 ans, vous
devriez trouver les trois petites notes de
musique qui vous permettront de dire:
«J'étais au quatrième Grand Soufflet». Promis,
juré, cela en fera bisquer plus d'un. Le vent
qui souflle de Bretagne n'est pas que «
celto-fric », il est aussi musique vivante.
Dans cette programmation éclectique, Trad
Magazine a choisi de vous présenter OUF! LA
PUCE...
Nouveau disque, nouveau
spectacle OUF ! LA PUCE déride la Bretagne et si leur musique n'est pas folk
genre gavotte, bourrée et autre rondeau, elle est quand même trad dans
l'essence. dans la couleur, dans l'arôme, dans la fête. Ils viennent du jazz, du
classique, du musette et ré-inventent à leur manière les sons et les couleurs du
monde tout en s'inscrivant dans un genre plus "chansons".
De la bonne chanson, un deuxième voire troisième degré qui chatouille
les bons mots. "J 'aurai pu chanter une chanson noire, pleine de regret avec
des gens sur le pavé... j'préfère vous raconter une drôle d'histoire... ». Pas
de grands discours, pas de grandes philosophies, plutôt des petites chroniques
sociales comme on les écrivait dans les années trente et bien avant. Nos huit
musiciens chanteurs font parfois penser à ces grands orchestres qui fleurtaient
avec le bal popu d'avant guerre. Sauf que nous sommes à la fin du siècle et
que les couleurs du monde sont passées par là.
Il faut remonter à 1992 pour voir la sortie de ce petit animal
qui très rapidement va en gratter plus d'un. OUF ! (ou enfin), LA PUCE saute à
pieds joints sur scène avec RAOUL, STE PHANIE, PIER et CYRIL. Au seigneur
l'honneur de la première place : RAOUL
GOELLAEN à l'accordéon et à la voix, ancien membre fondateur des "PIRES"
ce qui explique une partie du délire musical d'OUF ! LA PUCE.
STÉPHANIE DUVIVIER, c'est peut-être la Puce. Elle violonne et chante. Elle
empêche peut être la bande de tourner au machisme.
Et Si elle était responsable de la tendresse musicale qui apparaît au
détour d'un morceau? PIER. c'est PIERRE TANGUY. Il chante aussi et joue de la
guitare électrique. Ce n'est pas forcément l'instrument le plus
captivant, mais il sait le placer sans l'imposer et ça c'est agréable à
l'oreille. CYRIL nous intéresse moins aujourd'hui. il est parti avec sa
contrebasse.
Complétons notre trio pour arriver aux huit actuels. Une clarinette,
SAMUEL MAITRE et un sax. JOSEPH KERDELLANT débarquent en 93. En 94, l'accordéon
se dédouble avec l'arrivée de JEAN MARC LE COQ. Quelque temps plus tard la basse
et la batterie font leur apparition avec ALAIN PHILIPPE et PATRICK GOYAT.
Après avoir fait le tour du personnel, faisons la même chose avec le
répertoire. "Une kermesse pour les oreilles", "une rythrnique balkano- roumano-musetto-...
musicale". Inclassable. Un mélange de samba manouche, de musette rapant,
de blues arabisant, des couleurs circus et new vague... Une musique inclassable
mais festive. Indéfinissable mais pleine de racines. Une explosion de couleurs
et sons. Vous voulez en savoir plus. Ecoutez leur dernier disque : "Le BalOuf"
. C'est dans toutes les bonnes crémeries aux quatre coins de l'hexagone.
C'est aussi l'un des bons spectacles à déguster à la quatrième édition du Grand Soufflet, ce festival concocté -sans insecticide - par ETIENNE GRAND-JEAN.
------------------------------------------------------------------------------
|
|
-----------------------------------------------------------------------------------------
LE TELEGRAMME - 01/06/1999
La programmation des Rendez-vous de Penhars, proposés par la MPT et la bibliothèque de Penhars, réserve très souvent de bonnes surprises. Le concert de « Ouf ! La puce respire à l'oreille du monde » qui s'est produit samedi soir, sur la scène de la MPT est de celles-là.
Donnant le meilleur d'eux-mêmes, les huit musiciens de cette formation originaire de Tréguier ont fait preuve de leurs immenses talents artistiques en interprétant des morceaux qui mélangent plusieurs styles de musique.
L'effet est saisissant et il est quasi impossible de résister à l'envie de partager cet instant de bonheur avec ceux qui le créent. Raoul Goellaen, le compositeur et chanteur du groupe, laissant son accordéon, n'a pas hésité à déserter la scène pour aller à la rencontre de son public, tandis que le spectacle se poursuivait avec les autres membres du groupe qui prenaient tous un évident plaisir à jouer. Créant une véritable complicité avec la salle, les huit musiciens lui ont fait passer une soirée de fête placée sous le signe de la bonne humeur. Battant du rythme avec les pieds ou tapant dans les mains, les spectateurs se sont laissés entraîner par Raoul et sa bande qui savent si bien manier leurs instruments.
-------------------------------------------------------------------------------------------
---------------------------------------------------------------------------------------------
LE TELEGRAMME
La fête de l'aube nouvelle : coulisses musicales
Dimanche après-midi, à l'hippodrome de la baie, outre les débats politiques et
les conférences ... Ouf la Puce, Peulvens et Manifoly était le tiercé gagnant de
la fête de l'aube nouvelle (PCF).
.../...
Sans filet
Ouf la Puce mené par son jockey (Raoul, accordéon chant) était favori de la
course. Adepte du terrain souple des fêtes populaires, le groupe a fait forte
impression. Cascades de cuivres (sax, clarinette, flûte traversière) et
d'accordéons pour de la java, musette, paso-doble alternative. Tout cela réalisé
sans filet, logique pour un groupe de « New hors vague ».
Les hippocampes se sont laissé appâter par ce power big band musette soutenu par
une base rythmique efficace et un violon très sensuel. Le groupe, autour de
Raoul (charismatique et facétieux) a assuré des numéros de haute voltige
instrumentale, ponctuées de belles envolées jazzy.
Autour du leader Raoul, Ouf La Puce a proposé son « new musette alter festif »
et comblé le public de l'hippodrome.
---------------------------------------------------------------------------------------
KLEG '99
Ouf! La Puce Inclassables, totalement inclassables. Voilà un bon moyen de définir ces zozos-là (Zola??).Il faut les voir pour le croire. Leur musique: un bric à brac de musette, de chanson française, de rock, de ska, de swing, de chants de marins, servie par la voix géniale de Raoul ("Ça se voit qu'il connaît pas Raoul!!"). Leur look: un mélange de strass, de cols pelle à tarte, de couleurs hétéroclites et de pantalons patte d'eph. En bref: La Classe. |
|
Environ 15.000 entrées : un gros carton, l'édition 99 du festival En Arwenn.Elle s'est refermée, hier soir à Cléguérec, au terme de trois jours d'une fête bon enfant. Obtsinés les gens de Bretagne. Dans l'effort, comme dans la fête. Pendant trois jours - trois longues nuits, plus précisément, au coeur de l'Armorique, dans un village d'à peine 3.000 âmes, ils ont gentiment retaillé une petite gloire au festival En Arwenn 15.000 entrées Il est déjà bien plus de minuit. Du ciel étoilé de Cléguérec tombent les premières vraies fraicheurs de la nuit. Dans la salle principale « Ouf ! La Puce » allume le feu .../... Crescendo Question ambiance, force est de constater que les jeunes ont la patate : après « Ouf ! La puce », ce sont les jeunes loups lorientais d'Armens qui ont littéralement fait décoller la salle. Olivier Scaglia |
-----------------------------------------------------------------------------------
Ouf La Puce Ouf La Puce Respire à l'Oreille du Monde : tu parles d'un blaze pour un nom de groupe ! Quand ces Bachi-Bouzouks débarquent dans une taverne à la nuit tombante, le bistrotier se voit contraint de dégainer l'anti-gel. C'est rapport à Raoul. Raoul Goellaen, le chanteur du groupe. Un sacré frileux celui-là ! Toujours besoin d'un p'tit réchauffant pour se mettre en train. Une fois les boyaux convenablement tordus, Raoul s'envole et joue avec... ses tripes. Une drôle de vibration lui titille les cordes vocales. Sa voix se contortionne dans des positions à bouffer la scoliose par les racines. Et les mots qui s'évadent de sa bouche racontent des histoires d'amour aussi alambiquées que l'eau de vie dans le sud Finistère. Derrière lui, sept (excellents) musiciens attaquent l'Everest par la face nord. Des accords tziganoïdes suintent des amplis. On voudrait leur demander leur papier. Mais on sait bien que ces mélopées voyagent sans passeport au fond d'une roulotte. L'accordéon complote avec un violon. Pendant qu'une guitare se laisse électrocutée par distraction. Il ne manquerait plus qu'un feu de camp pour finir de mettre le waï à cet emportement délicieusement festif. Très remarqué pour ses performances scéniques, Ouf La Puce vient de commettre un deuxième album à peine plus sage que le premier. |